Avant le départ du cortège, nous avons interviewé David Olivier, créateur de la Veggie Pride qui existe depuis 2001.
Cette année la Veggie Pride s'exportait pour la première fois, à Genève pour un rendez-vous international.
Lorsqu'un groupe social est exclu d'une société, c'est de la discrimination. Lorsqu'il s'agit des végétariens, c'est de la végéphobie. Je suis journaliste et je travaille actuellement sur un projet de reportage sur la végéphobie dans la société française. Ce blog existe pour que je puisse partager les avancées de mon projet ainsi que les situations végéphobes que je rencontre très régulièrement.
« Mais que manges-tu, du foin ? » ;Ces remarques peuvent sembler insignifiantes, mais pour plusieurs végétariens et végétaliens, elles sont offensantes. Vous les avez déjà prononcées ? Vous êtes peut-être végéphobe !
« Les plats végétariens, ça ne vaut pas un bon steak. »
« On remettait en cause ce que j’étais, alors j’avais du mal à l’assumer socialement avec mes amis. »Au quotidien, elle vit comme une subtile discrimination des moqueries, des oublis ou la remise en question de son végétarisme. Elle n’y voit rien de gravissime, mais trouve qu’à la longue, « c’est pesant » :
« Ce n’est pas anodin de faire des blagues à deux balles toutes les cinq minutes. Ça cache un véritable malaise dans la société française. »
« Le message que je veux adresser aux végétariens et végétaliens, c’est de prendre en compte la végéphobie [parce que plusieurs la nient, ndrl] et oser défendre le végétarisme. »Pour lui, la discrimination peut aussi prendre la forme du harcèlement moral, de la méconnaissance du régime végétalien par les médecins ou du manque de plats végétariens dans les cantines scolaires. Le rejet et l’incompréhension, il connaît :
« J’ai perdu énormément d’amis et je ne suis plus invité dans les repas de famille. »Le défenseur du végétarisme dénonce aussi l’attitude de personnalités célèbres, notamment la chanteuse Lady Gaga, qui s’est présentée à une soirée des MTV Awards vêtue d’une robe faite de morceaux de viande fraîche. « C’était extrêmement choquant », s’insurge-t-il.
« Je n’ai pas l’impression d’être confrontée à ce problème, je ne me suis jamais sentie exclue, je vis mon végétarisme sans problème. »Signe Gerd Kieffer, étudiante danoise en journalisme, est devenue végétarienne en 2007, après avoir suivi un cours sur le régime sans viande en Inde. Elle n’avait jamais entendu le terme « végéphobie » avant aujourd’hui. Par contre, certaines remarques la dérangent :
« Les gens posent des questions et demandent constamment pourquoi j’ai choisi d’être végétarienne. Il n’y a pas beaucoup de gens qui connaissent le végétarisme. »
« Je milite un peu chaque jour en amenant des plats végétariens à l’école par exemple, et les gens trouvent que ça a l’air bon ! »La végéphobie peut être pour des non-végétariens une accusation exagérée. Périco Légasse, journaliste et critique gastronomique français de Marianne, a été qualifié de « végéphobe public » par un internaute sur le forum Vegeweb.org en référence à une comparaison que le journaliste aurait faite entre les végétariens et Hitler.
« En bon omnivore, je suis un végéphile convaincu et un végéphage avéré. Ceux qui me traitent de végéphobe sont donc des sectaires incompétents. »